Père Faustin Mombanga, curé de campagne
Le Père Faustin est né dans la région de Bandundu, à environ 800 kms au nord de Kinshasa en République Démocratique du Congo. Il est au service du diocèse de Saint Claude dans le Jura, depuis son arrivée en France, il y a quatre ans.
■ Comment est née votre vocation ?
La présence des missionnaires chez nous, leur façon de vivre en communauté a éveillé ma vocation. Jeune, j’avais le goût d’être à l’autel pour servir les messes et je faisais partie du mouvement chrétien dit « Jeune de lumière » ayant l’objectif d’aider les jeunes à se familiariser avec Jésus comme ami. Un fait beaucoup plus stimulant de ma vocation a été l’ordination, en vue du sacerdoce, d’un diacre du pays qui m’a fait comprendre que le sacerdoce n’était pas exclusivement réservé au européens.
C’est alors qu’âge de dix-neuf ans, je suis entré au séminaire des prêtres lazaristes, une fondation de Monsieur Vincent de Paul dont le charisme est l’évangélisation des campagnes.
■ Est-ce difficile de quitter le ministère dans son pays ?
Ce n’est pas facile de quitter son pays après 17 ans de ministère sacerdotal durant lesquels on a eu des célébrations toujours vivantes, selon les habitudes locales, pour la France où actuellement les célébrations sont moins vivantes. Prêtre lazariste en France, et particulièrement dans le Jura, je me retrouve dans le désir de Monsieur Vincent qui voulait des prêtres pour les campagnes délaissées.
■ Qu’avez-vous découvert dans le jura ?
J’ai découvert une région de France et sa culture, d’autres personnes à évangéliser, à qui apporter le message de l’Evangile qui touche l’homme et le fait vivre en enfant de Dieu. Dans ma charge pastorale, je suis aidé par un confrère prêtre du diocèse de Thiès (Sénégal) qui entretient des relations de jumelage avec celui de Saint-Claude et les laïcs dont l’engagement n’est pas à négliger.
Pour les célébrations eucharistiques ou autres, dans nos cinquante-quatre églises du doyenné, les chrétiens aussi bien que les prêtres ont l’habitude de se déplacer sans la moindre inquiétude alors que dans le pays d’où je viens, c’est le prêtre qui se déplace d’un village à l’autre.
■ Qu’est-ce qui vous donne de la joie dans votre ministère, et de la peine ?
Ici, je travaille avec les laïcs, dans différentes équipes, c’est une joie pour moi. Ce qui m’attriste, c’est que trop de personnes sont indifférentes à la foi. Elles font des allers-retours tous les jours pour le travail mais insouciantes de leur vie de foi. J’éprouve aussi de la joie dans l’accompagnement des familles pour les baptêmes de leurs enfants ou les jeunes couples qui cherchent à se marier.
■ Que voudriez-vous que nous demandions pour vous dans notre prière ?
Nous manquons de relève dont des diacres, religieux, religieuses, laïcs. La plupart de nos collaborateurs sont des personnes aux cheveux blancs. En France, l’église fait face à la pénurie des vocations. Alors ce que je peux vous demander c’est de prier le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson, comme le Christ nous le recommande. Nous avons beaucoup de besoins, même pour des choses qui sont parfois très simples : garder la clé d’une église pour l’ouvrir et la fermer quand il y a une cérémonie, taper les textes des chants d’une messe…
■ Quelles intentions de prière, aimeriez-vous nous donner ?
Prier pour qu’il y ait plus de diacres, de religieux, de religieuses et de laïcs.
Propos recueillis par M.B. d’Ussel
NB : Prions pour le Père Faustin, à qui Mgr Garin a demandé de quitter cette partie du Jura pour rejoindre a région des lacs, plus touristique, où il a la responsabilité de deux doyennés.